Retour sur le séminaire Phytofiber du 21/11/2018

Le 21.11.2018, un séminaire a été organisé dans le cadre du projet PHYTOFIBER. Il visait à présenter l’état d’avancement des travaux à des partenaires extérieurs au comité de pilotage. Ainsi, Lucas Gossiaux GOSSIAUX de Valbiom, association Belge en lien avec la bioéconomie et active dans le domaine du phytomanagement, et le bureau d’études en environnement BURGEAP, coordinateur du projet BIOSAINE qui vise à la valorisation de TCR issus de friches en énergie, ont participé à cette réunion, en plus des membres du comité de pilotage.

Le projet PHYTOFIBER a été présenté et plusieurs points ont ainsi pu être abordés.

Les contrôles à mener à la livraison de ressources issues de sols polluées sont discutés. Vérifier la composition chimique des intrants, et notamment la présence de composés indésirables, semble la méthode la plus fiable pour lever la défiance vis-à-vis des biomatériaux approvisionnés, et ce quelle que soit la valorisation visée.

Actuellement, l’approche consiste à ne pas prendre de risque et donc ne pas approvisionner en biomasses issues de sols pollués. Pourtant, la culture est dissociable de la présence de contaminant dans la matière. Devant les montants conséquents requis pour la mise en place de contrôles systématiques des approvisionnements, une étape de fiabilisation de la qualité de la ressource issue de sols contaminés pourrait apporter des éléments rassurants.

De plus, les ressources issues de sols contaminés sont actuellement considérées comme des déchets et impactent donc sur leur classement ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). BIOSAINE se concentre sur des parcelles avec des présences d’hydrocarbures contre des contaminants au zinc, cadmium, plomb, arsenic et mercure pour PHYTOFIBER. Pour de tels approvisionnements, en 2017, l’INERIS a mis en place une analyse juridique du statut de la biomasse.

Actuellement, les questions se résolvent parcelle par parcelle. Au niveau national, le statut reste flou. Pourtant, un positionnement apparait nécessaire au niveau national pour faire évoluer les statuts des ressources. Cela passe par des projets démontrant la qualité des matériels poussant sur sols pollués, la rédaction de guides de bonne pratique de culture et récolte, par des échanges et communication des résultats. La sélection des biomasses végétales poussant sur sols pollués est un enjeu majeur que les projets tels que BIOSAINE et PHYTOFIBER doivent aider à argumenter. Le premier projet considère l’aulne et le peuplier, comme PHYTOFIBER, et le robinier en plus.

La taille critique de parcelle à exploiter permettra de déterminer la rentabilité de leur exploitation : quelle surface considérer pour optimiser et rentabiliser préparation des sols, plantation, entretien et récolte ? Le seuil cité lors des échanges est de 2 ha en TCR. Un facteur permettant de relier dimension de parcelles, type de contaminants et la surface cultivée manque. Les deux projets BIOSAINE et PHYTOFIBER font face à ces questionnements qui sont des éléments clés pour la mise en place de système en phytomanagement et leur valorisation.

Conclusions de la journée

Les échanges riches et impliqués des participants au séminaire illustrent l’engouement autour de l’exploitation et la valorisation de sites contaminés et la nécessité de poursuivre les solutions pour encourager une évolution législative.

Des projets terminés ont d’une part déjà démontré qu’une fraction limitée de la pollution était assimilable par les organismes, fraction d’autant plus faible que le pH est neutre à alcalin ; d’autre part que la pollution était mobilisée en début de croissance et diminuait proportionnellement avec l’accroissement végétatif et enfin, que, dans le cas de plusieurs rotations sur un même site, la pollution était principalement mobilisée par la première récolte, et décroissante vers les suivantes.

Ainsi, l’utilisation de ressources issues de sols pollués ne manque pas d’arguments : approvisionnement plus local, économie circulaire de proximité, valorisation des sols, … Ils justifient une évolution des pratiques et règlementations.